Climatologie du département de la Loire (France).

Année 2001 prise en compte.

températures de St Etienne ville placées

 

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Ce dossier tente de d'apporter quelques informations climatiques sur le département de la Loire (42).

Toutes les valeurs publiées dans cette page ont été recueillies soit par des professionnels Météo-France (station de SAINT-ETIENNE BOUTHEON) soit par des "bénévoles Météo-France" (une quarantaine dans ce département) de profession diverse (exploitants agricoles, forestiers, commerçants, retraités, enseignants, ...). L'ensemble de ces mesures est réalisé avec du matériel agrée par Météo-France (pluviomètres, abris et thermomètres). Chaque fin de mois, le bénévole expédie un courrier au centre départemental météorologique (CDM) dans lequel y figurent ses relevés quotidiens. Chaque année, le CDM publie un condensé de toutes ces valeurs ; ces périodiques sont en vente au CDM de la Loire, aéroport de SAINT-ETIENNE BOUTHEON. Sauf rare exception mentionnée, l'intégralité des chiffres exposés dans cet article est issue de ces publications et en constitue un modeste résumé. 

 

Le département de la Loire, situé au Nord-Est du Massif-Central, est très schématiquement constitué d'une Plaine centrale orientée Nord-Sud (Plaine du Forez et bassin Roannais) bordée à l'ouest par les Monts de la Madeleine et du Forez (alt max 1634 m.), à l'est par les Monts du Beaujolais et du Lyonnais (alt max 1004 m.), au sud par le massif du Pilat (alt max 1432 m.).

De part cette topographie, il va sans dire que cette région française regroupe une large palette de nuances climatiques :

Une partie de la frontière sud du département est située en vallée du Rhône et bénéficie de ce fait d'un climat quasi méditerranéen : on peut entendre les cigales chaque été aux alentours du village médiéval de MALLEVAL, la station toute proche (2 km) de SAINT-PIERRE-DE-BŒUF n'enregistra que 16 jours de gel en 1994 !.

Le climat montagnard se rencontre dans le Pilat (énormes chutes de neige possibles comme en novembre 1982 ou décembre 1990, 1m à 1m 40) ; dans les Monts du Forez (je me souviens d'une grosse congère entre Pierre-sur-Haute et le col du Béal le 14 juillet 1984...) ; mais aussi dans les Monts du Beaujolais et du Lyonnais (flocons au dessus de 850 m ici même à VIOLAY le 13 septembre 1998).

Les plaines, bien abritées par les montagnes environnantes possèdent un climat à tendance continentale : chaque année, les stations de FEURS, SAINT-DENIS-DE-CABANNE, ROANNE, ou SAVIGNEUX enregistrent des amplitudes quotidiennes supérieures à 25° (28.8° le 31/08/1998 à ROANNE). On releva 41.6° de température maximale le 31/07/1983 à ROANNE et -23.6° de température minimale à SAVIGNEUX le 16/01/1985.

Les météorologues du CDM de la Loire ont découpé le département en sept zones climatiques :

Monts du Forez et Madeleine, bassin Roannais, Monts du Beaujolais et du Lyonnais, Plaine du Forez, vallée du Gier, massif du Pilat et vallée du Rhône.

 

Cette page sera, dans la mesure du possible, régulièrement alimentée de nouvelles données.

Habitants de ce département, vos remarques anecdotes et réflexions météorologiques m'intéressent ! Envoyez-moi un e-mail : M. Gagnard

 

PRECIPITATIONS.

Si on regarde les hauteurs d'eau tombée en un an en différentes stations du département, on constate immédiatement une forte disparité dans les chiffres : les localités situées en bordure Est de la chaîne des Monts du Forez (BOEN, MONTBRISON …) ainsi que celles situées au centre de la Plaine du Forez (FEURS, BALBIGNY …) ne reçoivent en moyenne que 630 à 700 mm d'eau par an, tandis que les stations des Monts de la Madeleine et du Nord-Forez recueillent annuellement environ 1200 mm et certainement davantage sur les sommets.

Le tableau 1 montre, pour un florilège de stations, le cumul de précipitations des années extrêmes. Le "record d'année sèche" est détenu par SAVIGNEUX (proche de MONTBRISON) avec seulement 414.1 mm en 1989 ; à l'opposé, à LES NOES, on mesura 1560.6 mm en 1994. Sur ce tableau figurent aussi les rapports des cumuls entre les années extrêmes et l'année moyenne ; les stations du Nord du département possèdent des rapports très semblables (on peut y lire par exemple qu'à RIORGES, l'année la plus sèche -1997- représente 70 % des précipitations normales contre 124 % pour la plus arrosée - 1987-). Il semble que le contraste soit plus élevé pour les localités du Sud-Loire (SAINT-SAUVEUR (61 %) et SAINT-PIERRE (136 %)) ; on voit apparaître dans ces chiffres une tendance au régime pluviométrique méditerranéen.

Le tableau 2 récapitule, toujours pour les huit stations sélectionnées, la répartition des pluies en fonction des quatre saisons météorologiques. Il apparaît un net déficit hivernal (décembre, janvier, février) seulement 14 % du total annuel à BOUTHEON, 16 % à FEURS et SAINT-PIERRE ; on retrouve là une des caractéristiques du climat continental. L'automne (septembre, octobre, novembre) est la saison la plus arrosée (30 % pour la moyenne des stations), avec des pointes à 32 % pour SAINT-SAUVEUR et 34 % pour SAINT-PIERRE, villages du Sud du département, davantage exposés aux épisodes cévenols, fréquents à cette époque.

Voici le détail des valeurs décadaires des cumuls de précipitations des 23 dernières années (de 1999 à 2001)

Chalmazel (860 m, Monts du Forez), Feurs (345 m, centre Plaine du Forez), Roanne-Riorges (283 m, bassin Roannais), Saint-Denis-de-Cabanne (280 m, bassin Roannais, Monts du Beaujolais), Saint-Etienne Bouthéon (400 m, Plaine du Forez), Saint-Pierre-de-Bœuf (147 m, vallée du Rhône), Saint-Sauveur-en-Rue (796 m, Pilat sud), Savigneux (374 m bordure Ouest de Plaine du Forez) Tarentaise (1000 m, Pilat nord).

 

 TEMPERATURES.

En ce qui concerne la température moyenne annuelle, c'est le village de SAINT-PIERRE-DE-BŒUF qui détient la valeur la plus douce, avec 12.5° de moyenne durant ces 21 dernières années. Cette localité, située à une altitude moyenne de 145 m est située en bord de Rhône, sur le point le plus bas du département. A l'opposé, le sommet de PIERRE-SUR-HAUTE détient le record de froidure pour le département avec seulement 3.5° de moyenne annuelle (une station météo y a fonctionné durant quelques années). Ce sommet d'altitude 1634 m est le point culminant de la Loire. Neuf degrés de différence entre ces deux postes, pour environ 1500 m de différence de niveau, soit un gradient vertical moyen de 0.6°/100 m.

Les températures mensuelles des 23 dernières années sont consignées dans les tableaux suivants : Saint-Etienne Bouthéon, Saint-Pierre-de-Bœuf, Saint-Denis-de-Cabanne, Grammond, Savigneux-Montbrison, Saint-Etienne La-Dame-Blanche (données de J.B SUCHEL), St Etienne ville, Chazelles-sur-Lyon, Feurs .

Les températures saisonnières des 21 dernières années sont consignées dans les tableaux suivants : Saint-Etienne Bouthéon, Saint-Denis-de-Cabanne, , Savigneux-Montbrison, Saint-Etienne La-Dame-Blanche (données de J.B SUCHEL), Chazelles-sur-Lyon, Feurs .

 

A l'échelle d'un département, l'influence de la latitude sur la température n'est pas mesurable. Les deux principaux facteurs qui font que la température varie d'une localité à l'autre sont son altitude et son exposition.

L'influence de l'altitude sur la température est une évidence, on parle souvent d'une décroissance de 0.65° par élévation de 100 m (ou gradient vertical moyen de 0.65°/100 m). Cette valeur de gradient est associée à un état bien particulier de l'atmosphère (l'atmosphère dite standard qui se veut être un état moyen des 10 premiers km d'air). L'atmosphère standard a été définie pour les avionneurs, de manière à ce qu'ils puissent comparer les performances de vol de leurs appareils ; or les températures exposées dans cette page sont des valeurs mesurées dans les "très basses couches" de l'atmosphère, à 1.5 m du sol. On ne parle donc pas de la même atmosphère, selon que l'on est aviateur ou météo "au sol". La température de "notre" atmosphère est fortement influencée par la température du sol (qui elle même est fonction entre autre de l'ensoleillement ), entre une nuit étoilée et le lendemain ensoleillé, le thermomètre peut aisément varier de 20°. En revanche, on constate que la température d'un point situé à environ 1500 m au dessus du sol varie seulement de l'ordre de 1° entre le jour et la nuit suivante (hors situations orageuses ou passage d'un front en ce point).

La topographie au voisinage de la station de mesure joue, elle aussi, sur la température.

Pour une localité située dans une cuvette, ou en fond de vallée, le brassage d'air par le vent est très faible, la température de l'air sera très fortement influencée par celle du sol : nous aurons des amplitudes très élevées, tant à l'échelle quotidienne (entre le jour et la nuit), qu'à l'échelle annuelle (entre le mois le plus chaud et le plus froid). Par exemple, dans le département, la station de SAVIGNEUX-MONTBRISON (375 m), située au pied et à l'est des Monts du Forez enregistre un écart de 11.3° entre la moyenne annuelle des maxis et la moyenne annuelle des minis ; à l'opposé, cet écart n'est plus que de 8° pour la localité de GRAMMOND construite à 810 m, pratiquement au sommet de la montagne. Le 31/08/98, la station de ROANNE (280 m, bassin) nota une amplitude quotidienne de 28.8°, alors qu'elle ne fut que de 17.7° à VIOLAY (830 m, sommet).

Sur ce tableau, on constate quelques anomalies du gradient vertical thermique (période 1981-1998), particulièrement entre les stations "continentalisées" (SAVIGNEUX, SAINT-DENIS) et celles "océanisées" (CHAZELLES, BOUTHEON).

Il est intéressant d'étudier plus finement les températures minimales des stations de SAVIGNEUX-MONTBRISON et VERRIERES-EN-FOREZ. Ces deux postes présentent des caractéristiques topographiques fort différentes (pied de mont pour le premier, flanc de mont pour l'autre) et ne sont distant que de 8 km (pour 455 m de dénivelé). On constate sur ce tableau que VERRIERES est plus frais que SAVIGNEUX de 0.2° seulement ! (Période 1981-1998). Durant décembre 1985, on assista même à une inversion moyenne de 3.7° ! Il faut dire que ce mois fut particulièrement sec (donc anticyclonique), pas de vent, pas de brassage et l'air refroidi au sol par le rayonnement des Monts du Forez s'écoula la nuit sur MONTBRISON.

Les températures des stations de sommet peuvent être très basses lorsque le froid est alimenté par un fort vent de Nord : ainsi la moyenne des températures maximales durant la deuxième décade de janvier 1987 fut seulement de -8.1° à GRAMMOND, contre -5.3° à SAVIGNEUX.

 

 

 

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